Calmer ses pensées grâce à la respiration

Se reconnecter plus facilement à votre respiration au quotidien

Je vous propose dans cet article des exercices simples pour cultiver la conscience de votre souffle, jour après jour. Ces courtes pratiques vous aideront à revenir naturellement à l’observation de votre respiration, et à créer un lien plus harmonieux entre votre corps et votre esprit, de manière plus automatique.

Si vous souhaitez vous initier à la respiration guidée, deux respirations audio sont disponibles sur la page dédiée. Elles vous permettront de vous familiariser avec la pratique avant de gagner en autonomie.

Paysage serein d’un bord de mer calme, symbole d’un esprit apaisé par la respiration.
Inspirations

Ces explorations s’inspirent directement des enseignements de Thích Nhất Hạnh, moine bouddhiste vietnamien et figure majeure de la pleine conscience. Après de longues années d’exil, principalement aux États-Unis et en Europe, il a fondé en France le Village des Pruniers, un lieu dédié à la pratique de la méditation engagée. Ses enseignements — livres, enregistrements audio et vidéos — sont aujourd’hui largement accessibles en français.

Comment commencer à observer sa respiration ?

Pour débuter, nous allons explorer différentes méthodes simples. La première consiste à suivre naturellement le rythme de votre respiration. Allongé·e sur le dos, observez simplement votre souffle, sans chercher à le modifier. Cette attention permet de prendre conscience de ce qui se passe réellement lorsque vous respirez.

Vous remarquerez rapidement que l’inspiration et l’expiration se manifestent principalement dans les poumons et au niveau du thorax. En affinant votre attention, vous percevrez aussi le rôle de l’abdomen : il se soulève légèrement lorsque les poumons se remplissent d’air. Au début de l’inspiration, l’abdomen se gonfle, puis, vers les deux tiers de celle-ci, il commence à redescendre.

« C’est la raison pour laquelle les gens disais autrefois que la respiration commençait au nombril et se terminait aux narines. »

Ce mouvement s’explique par la présence du diaphragme, une membrane musculaire qui sépare le thorax de l’abdomen. Lors de l’inspiration, l’air remplit d’abord la partie inférieure des poumons, poussant le diaphragme vers le bas, ce qui fait ressortir l’abdomen. Ensuite, lorsque l’air atteint la partie supérieure des poumons, la poitrine se soulève et l’abdomen s’abaisse.

Pour mieux visualiser ce mouvement respiratoire, voici une vidéo explicative : Lien vers la vidéo YouTube

Image d’un coucher de soleil, illustration de la sérénité retrouvée grâce à la respiration.

Posture idéale et exercice pour observer sa respiration

Pour bien démarrer

Si vous débutez dans l’observation de votre respiration, la position allongée est idéale. Elle permet de percevoir plus facilement les sensations liées au souffle. Comment vous installer ? Allongez-vous sur un tapis, un matelas fin ou une couverture, les bras relâchés de chaque côté du corps, sans oreiller sous la tête.

Attention : évitez tout effort forcé, surtout si vous n’avez pas l’habitude de respirer profondément depuis longtemps. Un excès de tension pourrait fatiguer vos poumons.

Exercice de comptage mentale

  1.     Observez votre expiration : portez votre attention sur sa durée et comptez mentalement (1, 2, 3…).
    Après quelques essais, vous identifierez sa « longueur » naturelle. Imaginons qu’elle dure cinq temps.
  2.     Allongez progressivement l’expiration : expirez en comptant jusqu’à six ou sept, sans précipitation. Par exemple, après avoir compté jusqu’à cinq, prolongez doucement l’expiration jusqu’à six ou sept.
  3.     Laissez l’inspiration venir naturellement : à la fin de l’expiration, marquez une pause et laissez vos poumons se remplir d’air frais, sans forcer.
    L’inspiration est généralement plus courte que l’expiration.
  4.     Maintenez une pratique régulière : continuez à compter mentalement pour mesurer la durée de chaque phase. Pratiquez ainsi, allongé·e, pendant plusieurs semaines, en restant conscient·e de chaque inspiration et expiration.

Pourquoi cet exercice? Cette méthode simple favorise une respiration plus profonde et apaisée, tout en renforçant la connexion entre le corps et l’esprit.

Comment garder un rythme respiratoire sans compter ?

Pour maintenir une respiration régulière sans compter, plusieurs astuces existent :

  • Le tic-tac d’une pendule peut vous aider à conserver un rythme stable.
  • Une phrase rythmée : choisissez une phrase dont le nombre de syllabes correspond à la durée de votre respiration. Par exemple, si votre expiration dure cinq temps, utilisez une phrase de cinq syllabes pour la synchroniser.
Intégrer la respiration consciente dans votre quotidien

Continuez à observer la durée de votre respiration dans différentes situations :

  • En marchant, utilisez vos pas pour mesurer votre souffle.
  • Assis·e, debout ou en plein air, restez attentif·ve à votre rythme respiratoire.

Après environ un mois de pratique régulière, vous remarquerez que la différence entre l’inspiration et l’expiration diminue, jusqu’à ce qu’elles deviennent progressivement égales. Par exemple, si votre expiration dure six temps, votre inspiration s’ajustera naturellement à la même durée.

Ruelle paisible, cadre idéal pour pratiquer la respiration consciente en ville!

Écoutez votre corps : une recommandation essentielle

Respectez vos limites :

  • En cas de fatigue pendant l’exercice, arrêtez immédiatement.

  • Même si tout se passe bien, limitez les séries de respirations longues et égales à 10 à 20 cycles maximum.

  • Dès que vous ressentez une légère fatigue, revenez à votre rythme respiratoire naturel.

La fatigue est un signal précieux : elle vous indique quand ralentir ou vous arrêter. Apprenez à l’écouter pour pratiquer en toute sécurité.

Cultiver une respiration calme et fluide

« Votre respiration doit être légère, régulière, et s’écouler comme un ruisseau sur le sable. »

Idéalement, votre souffle doit être paisible et silencieux, au point qu’une personne assise à vos côtés ne puisse pas l’entendre. Imaginez-le comme le cours d’une rivière, fluide et gracieux, ou comme le glissement d’une couleuvre dans l’eau — sans chaos, sans à-coups, à l’opposé du relief accidenté des crêtes montagneuses ou du galop précipité d’un cheval.

Une image souvent utilisée pour illustrer cette douceur est celle d’un pot d’eau :

  • À l’inspiration, il se remplit tranquillement.

  • À l’expiration, il se vide naturellement.

Bord de mer ensoleillé et paisible, cadre idéal pour pratiquer la respiration consciente

Aller plus loin : la respiration comme ancre

Maîtriser sa respiration, c’est apprivoiser à la fois son corps et son esprit. Dès que vous vous sentez dispersé·e ou submergé·e, recentrez-vous sur votre souffle.

Comment faire ?
  • Observez d’abord : commencez par respirer normalement, sans rien modifier. Prenez simplement conscience du rythme naturel de votre respiration à cet instant précis.
  • Ralentissez progressivement : laissez votre souffle se calmer, devenir plus régulier et plus profond.
  • Restez présent·e : du premier instant où vous portez attention à votre respiration jusqu’à ce qu’elle devienne plus lente et plus silencieuse, observez tout ce qui émerge en vous — pensées, sensations, émotions ou désirs.

    Cette pratique vous permet de retrouver équilibre et clarté, ici et maintenant. 

    Une méthode pour apaiser les pensées

    Un enseignement de Thích Nhất Hạnh Issu du Sūtra de l’Établissement de la Conscience, cet exercice vous invite à observer votre respiration de manière consciente et détaillée.

    Comment pratiquer ?

    Lorsque votre souffle est déjà calme et profond, répétez mentalement :

    • « En inspirant, je sais clairement que j’inspire. »
    • « En expirant, je sais clairement que j’expire. »
    • « J’inspire longuement » / « J’expire longuement »
    • « J’inspire brièvement » / « J’expire brièvement »

    Poursuivez avec ces phrases :

    • « J’inspire et je suis clairement conscient·e de mon corps tout entier. J’expire et je suis clairement conscient·e de mon corps tout entier. »
    • « J’inspire et j’apaise les activités de mon corps. J’expire et j’apaise les activités de mon corps. »

    Après 10 à 20 minutes de pratique, vos pensées se calmeront et votre esprit deviendra aussi paisible qu’un étang sans rides.

    Une autre méthode pour une respiration calme et régulière

    Suivre sa respiration

    Si cette pratique vous semble difficile au début, commencez par compter vos respirations :

    • À l’inspiration, comptez mentalement 1.
    • À l’expiration, comptez 1.
    • Puis 2 à l’inspiration, 2 à l’expiration, et ainsi de suite jusqu’à 10, avant de recommencer à 1.

    Ce compte agit comme un fil qui relie votre conscience à votre respiration. Si votre attention s’égare et que vous perdez le fil, revenez simplement à 1 et recommencez. Une fois que vous parvenez à maintenir ce compte sans interruption, vous pouvez abandonner la méthode et vous concentrer uniquement sur le souffle lui-même.

    Un outil puissant: Quand vous êtes agité·e ou contrarié·e, revenez à votre respiration. Elle vous permet de :

    • Rester en contact avec votre conscience.
    • Développer votre concentration.
    • Observer avec recul vos pensées, sensations, désirs ou émotions.

     

    Pour approfondir

    Retrouvez ces enseignements dans le livre de Thích Nhất Hạnh : Le Miracle de la Pleine Conscience – Manuel pratique de méditation.

     

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