La peur sous toutes ses formes
Je vous propose dans cet article, des informations de base afin de mieux comprendre ce qui se passe lorsque l’on ressent de la peur, une phobie, de l’anxiété et une crise de panique.
J’écris cet article suite à la lecture du livre La peur d’avoir peur d’André Marchand, Andrée Letarte et Amélie Seidah. C’est un guide pratique de traitement du trouble panique et de l’agoraphobie. Ce livre accessible donne des informations détaillées et des méthodes thérapeutiques.

La peur : une émotion protectrice
Pour commencer, on va tenter de mieux comprendre le fonctionnement de cette émotion. Je dis souvent que toutes nos émotions sont utiles. Elles sont présentes et précieuses pour nous apporter un message, nous donner une information et nous faire agir d’une certaine manière. Une émotion nous permet soit un temps d’arrêt ou un ralentissement, soit au contraire une réaction très rapide.
Réactions automatiques et la peur
Concernant la peur, ces réactions peuvent être vraies selon les contextes. Par exemple, dans une situation nouvelle, la peur nous permet de ralentir, d’être prudent.e et d’évaluer une situation avant de conclure qu’il n’y a pas de danger et d’abandonner notre vigilance. La peur nous protège, et même la peur intense est une réaction parfaitement normale et vitale.
La réaction de figement
Cette émotion peut aussi s’exprimer par un temps d’arrêt. Parfois, on l’appelle « réaction de figement » : le corps se fige, reste immobile comme gelé sur place. Certaines personnes peuvent rester paralysées par la peur, incapables de bouger ou de réagir. Même si cette réaction est parfois perçue de façon négative voire contre-productive, c’est une réaction normale du corps face à un danger ou une situation stressante. C’est la meilleure solution possible à ce moment-là pour se protéger. Cette réaction de figement est une réponse instinctive du corps face à un danger perçu comme insurmontable. C’est une stratégie de survie qui vise a nous protéger du danger.
Je vous donne un exemple un peu lointain, qui nous relie à d’autres animaux dans ces réactions purement automatiques. Lorsqu’un lapin perçoit une menace, comme la présence d’un prédateur, il peut rester complètement immobile pour éviter d’être repéré. Cette réaction de figement permet au lapin de passer inaperçu et d’échapper ainsi à une attaque potentielle.
Les réaction de combat et de fuite
La peur est une réaction qui survient immédiatement devant un danger. Les réactions dites de « combat » ou de « fuite » sont deux autres réponses possibles face à un danger. Il nous est déjà arrivé en tant que piéton d’avoir peur et de reculer dans un mouvement rapide pour éviter un véhicule. Cette réaction très rapide est utile pour s’échapper d’une situation risquée. Ces réactions sont automatiques et ils n’est pas possible de les choisir. C’est le cerveau qui dans un laps de temps extrêmement rapide prend une décision, la plus stratégique et utile sur le moment.
« La peur se définit comme la réponse à la perception d’un danger, elle est donc nécessaire et adaptée. »
On peut aussi mentionner le plaisir de ressentir la peur. Certaines personnes cherchent à provoquer cette sensation à travers diverses activités, comme dans les manèges pour les enfants ou les films d’horreur pour les adultes. Nous pouvons aussi penser à des sports extrêmes, comme l’escalade en solo intégral ou le parachutisme. Il y a une recherche de sensations, un plaisir et une excitation alors qu’il n’y a aucune nécessité ni utilité dans ce cas.
La phobie : une souffrance émotionnelle
La phobie est une réaction émotionnelle et disproportionnée par rapport à une situation. Cette peur irrationnelle et intense arrive de façon automatique dans une situation non dangereuse. Beaucoup de personnes phobiques le savent très bien et ont conscience qu’il n’y a pas de danger. Pourtant, l’émotion est intense. Cette détresse est si intense qu’il n’est plus possible de continuer.
Elle peut déclencher une attaque de panique avec différentes sensations comme des palpitations, de la transpiration, des tremblements, des sensations d’étranglement ou de douleur dans la poitrine… la peur de perdre le contrôle de soi, de devenir fou ou même de mourir. C’est une véritable terreur ressentie qui provoque souvent une grande souffrance, surtout quand il n’est pas possible d’échapper à la situation et que la personne sait qu’il n’y a rien à craindre objectivement. Très souvent, cette peur conduit à l’évitement de l’objet ou de la situation. Cependant, ce que les personnes phobiques craignent, c’est l’objet qui déclenche leur peur et non l’attaque de panique en elle-même.
L’anxiété: une menace qui plane
L’anxiété consiste en une réaction affective provoquée par l’appréhension d’événements pénibles. C’est une réaction similaire à la peur, mais ici, la menace ou le danger perçu paraissent moins concrets, plus lointains : on craint que quelque chose ne survienne. C’est souvent l’anticipation d’une menace future, même si la probabilité réelle que cela se produise vraiment est variable, voire nulle. Pourtant, on redoute, on appréhende cette possibilité : on est anxieu.x.se. Cela modifie l’attention, aiguise les sens vers une menace ou un défi pour préparer l’organisme à l’action. Cette énergie particulière alimente alors une appréhension d’événements improbables, de pensées négatives ou d’inquiétudes excessives parfois disproportionnées. Même si l’anxiété est souvent justifiée sur un plan rationnel, elle peut être ressentie de façon très intense au niveau émotionnel.
Cela peut être très utile avant un examen, une performance sportive ou théâtrale. Cette anxiété permet de se motiver à étudier, augmente la concentration et rend parfois plus efficace lors de l’examen. Lorsque l’anxiété est présente tout le temps et dans toutes nos activités, cela peut devenir problématique.
Crise de panique: un danger interne
Les sensations ressenties lors d’une crise de panique peuvent être des palpitations, de la transpiration, des tremblements musculaires, la sensation de souffle coupé ou une impression d’étouffement, une sensation d’étranglement, une douleur ou gêne dans la poitrine, des nausées, la sensation d’être sur le point de s’évanouir, un sentiment d’irréalité, la peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou/folle, la peur de mourir, des frissons ou des bouffées de chaleur.
Pour conclure…
Cet article a pour but de donner des informations générales sur cette émotion et de pouvoir mieux différencier les différentes peurs : la phobie, l’anxiété et la crise de panique. Si cela vous parle, je vous invite à lire le livre qui donne des explications plus fines et guide pas à pas pour trouver des solutions adaptées pour vous. Attention toutefois, certains sujets sont trop difficiles à explorer seul.e.s et le soutien d’un.e thérapeute peut être nécessaire. Concernant les différents types de réactions face à un danger, j’écrirai bientôt un article plus développé à ce sujet.
L’accompagnement en hypnose ne remplace, en aucun cas, un suivi médical.